Des sentiments pas très sympas (il est vrai) générés par l'amour, l'art ou encore « le sens de nos vies », quelques-uns des grands thèmes du répertoire visités à travers cette première et toute la saison au sein de la fameuse enceinte bordelaise ! D'ici là, une bonne trentaine de spectacles, entre classique du répertoire donc, auteurs contemporains, nouvelles scènes (danse, cirque contemporain) et surtout, comme l'annonce son directeur Dominique Pitoiset, pas question « de se laisser intimider par les chefs-d'oeuvre »...
La preuve avec ce Tchekhov et ses indénouables passions illusoires : « Medvedenko aime Macha qui aime Tréplev qui aime Nina qui aime Trigorine, qu'aime Arkadina, alors que Chemraïev aime Paulina qui aime Dorn »... Bref, un monde où l'on aime l'autre en vain, peuplé de personnages perdus entre espérance et mélancolie, tout en se rêvant artiste, « seule réparation à des vies vidées de sens ». Tragique dès le départ dans cette mise en scène signée Arthur Nauzyciel, le rideau se levant sur la mort de Tréplev.