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Riddim Selection

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A peu de chose près, on aurait pu sous-titrer « C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures » ou, pour être vraiment dans le ton « Oldies but Goodies ». Mais, comme d’autres musiques du siècle, le reggae ne cesse de se réinventer, en particulier dans le mouvement dubstep.

 

S’il est une série de classiques que tout amateur de reggae se doit d’avoir dans sa discothèque, alors le Forever Version (Heartbeat/Nocturne) de Dennis Alcapone doit y figurer en bonne place. Enregistré au sein du mythique Studio One sous la houlette de Clement Dodd, cet album réédité et agrémenté de versions alternatives devrait ravir les fans du meilleur Deejay que la Jamaïque ai vu naître.  Ne manque à l’écoute de cet album que le contexte original car, pour le reste, on jurerait écouter un sound system en action.  C’est à  un autre voyage, mais tout aussi prenant, que nous convie l’album Rockstone (Pressure Sounds/Nocturne) à porter au crédit du combo Native. L’histoire retiendra que le personnage central de ce disque fumeux et céleste enregistré en septembre 1977 demeure l’iconoclaste et imprédictible Lee Perry. Ce n’est pas tant que les compositions initiales des Natives soient mauvaises, c’est juste que le producteur les transcendent ici en bombes cosmiques à l’aide de techniques dont lui seul à le secret. A se demander s’il n’y a pas une filiation entre Sun Ra et Perry.

 Plus terre à terre mais tout aussi entraînante, la sélection « Jamaica Funk, original Jamaican Funk and Soul 45 » (Studio One/Soul Jazz) vient brillamment compléter le tableau d’honneur du label Soul Jazz. Tout étant dit dans le titre, on ajoutera juste que les spécialistes comme les néophytes y trouveront leur compte. Les premiers grâce aux raretés et curiosités dénichées pour l’occasion, les seconds par l’incroyable richesse musicale et rythmique que propose cette sélection funk and soul revue sous le tempo reggae. Bien plus qu’un genre musical, le reggae est en fait un carrefour sur lequel de multiples dérivatifs se croisent et se choquent. Dernière excroissance répertoriée, le Dubstep est à découvrir grace à la compilation Box of Dub volume 2 (Soul Jazz/Discograph) qui donne à entendre les productions stylées des Digital Mystikz, Kode 9 ou Burial. Ce dernier ayant notre préférence, nous vous recommandons vivement son premier album, Untrue (Hyperdub/Differ ant), brillante fusion d’électronique fine, de vocaux éthérés et bien sûr de fondations reggae – dub. Aussi inévitable que ne le fût en son temps le Maxinquaye de Tricky.

Publié le 27/11/2007 Auteur : Thomas Ceugnart


Mots clés : cd